Se Retrouver

Il y a une époque où j'étais persuadée que l'écrture guérissait, réparait, embellissait, renforçait, atténuait, qu'elle avait ce pouvoir magique. Je constate avec regret que la poursuite invétérée du matériel (nous sommes des humains et ne pouvons nous empêcher de finir par croire, vu le prix des choses, que l'aisance et le matériel sont nos bases et qu'ils finiront bien par faire notre bonheur), bref, la recherche incessante du matériel m'a ravi cette magie. J'ai un peu cessé de croire au pouvoir magique du Gribouillage, mais autant l'admettre ici. Et j'admets aussi que j'ai envie de retrouver cet univers, car bien que sans regrets et sans rancune,  en voulant  à tout prix définir des priorités de peur de me perdre, j'ai fini tout de même par me perdre en chemin, laissant des bouts de moi éparpillés. J'aurais longtemps pu continuer comme ça. Il y a toujours la phase du réveil brutal, dont le brusque retour à la réalité est douloureux, mais réparateur avec le temps.

Alors, à nos guérisons! Libérons-nous!

Comments

[Charlotte]

Je pense que c'est mystique ! Tu sais, rien que de tenir un stylo me fait du bien ! Je tiens un journal depuis mes 13 ans et parfois, je veux écrire dedans car ça ne va pas du tout. Le prendre, l'ouvrir, attraper un stylo... et ça va mieux alors que je n'ai pas écrit ! Le contenu est alors bien plus court que prévu !

[Laura]

Écrire déclenche des choses inespérées, combien de déclics et de révélations n'ai-je pas eu en écrivant (bon, cela peut sembler un peu mystique, dit comme ça, mais ce n'est pas totalement faux!)...

[Charlotte]

Écrire, quelque part, c'est comme regarder la tv ou lire : on oublie tout, on vit autre chose. Donc finalement, ça fait du bien à la tête... Sans ça, est-ce qu'on aurait la force de nous battre contre nos soucis ? Je pense au contraire qu'écrire règle beaucoup de choses. Il est le levier qui permet de faire bouger une situation, un état d'esprit...

[Laura]

@Barbara: oui, le Gribouillage ne nous quitte jamais tout à fait, et je connais bien des personnes qui n'écrivent plus, mais qui en souffrent depuis, comme un grand vide, une grande frustration qui demeurent depuis lors.
@Charlotte: Oui, je me suis perdue, parce que j'ai pensé que le Gribouillage n'était pas la priorité du jour. Ni du lendemain, et encore moins du surlendemain. C'était une sacrée excuse, car le problème n'était pas le fait que je n'aie plus considéré le Gribouillage comme une priorité, mais plutôt que j'aie négligé son pouvoir de construction, de guérison et de progrès, avant tout. Voilà pourquoi je veux absolument me retrouver. Parce que je ne me suis jamais autant construite que dans le Gribouillage, au fond. Même si ce n'est pas lui qui paie mes factures et me libère de mes soucis.

[Charlotte]

Et c'est sans doute parce que l'on s'est laissé penser que le gribouillage n'avait pas de pouvoir que l'on s'est perdu...