G Comme Gris
Aujourd'hui, le temps était gris et maussade et les Cariocas se sont prélassés dans une complainte infinie. Ils sont contents lorsque sévissent les 40°C (et à l'ombre, s'il vous plaît!) et étonnamment déprimés lorsque le soleil joue à cache-cache. Chacun son truc.
Un peu de pluie ne tue pas, tant qu'elle ne cause pas de dégâts. Le temps gris et maussade, ainsi qu'un bon coup de vent humide non plus, tant que tout cela ne me fasse prendre aucun coup de froid... Je me répète: la canicule et moi ne nous supportons pas. Rien contre le soleil en lui-même, bien au contraire, j'adore apercevoir un beau ciel ensoleillé, à en distinguer nettement les nuages. Mais pas de canicule.
C'est mal parti. Ici, dans l'année, on y a droit à 75%. Mais autant revenir à nos moutons.
Donc, aujourd'hui, les têtes étaient blêmes, le sourire timide, l'humeur morose. "Où es-tu, Soleil?" se lamentait-on à tout bout de champ.
Moi, je ne quémande pas de soleil. Le temps gris, on apprend également à l'aimer, lorsque l'on y met du sien. Tout est à prendre. La moindre beauté du paysage est à prendre. Sans doute, mon côté on ne peut plus nostalgique, qui aime bien s'imprégner des détails d'un paysage. Ces détails qui par la suite contribueront à alimenter une future et inévitable étape de nostalgie.
J'ai appris à aimer la grisaille, à m'enchanter avec un vent humide et la fine pluie. On se fait à tout. Alors, puisqu'il en est ainsi, pourquoi ne suis-je jamais arrivée à m'habituer à la canicule? Singulier.
Et je m'en vais me coucher, au son de la fine pluie dont les gouttes crépitent mélodieusement le long des fenêtres.
Morphée me hèle!