Déménagement et Nouveau Quartier (4ème Partie)

2 février 2012

13 novembre 2011

Voilà, me semble-t-il, des heures que ces déménageurs sont partis au volant de la camionnette trop petite. Ils sont censés revenir pour prendre ce qui reste de cet appartement. Et mis à part les meubles qui ont probablement hâte de trouver nouveau logis, j'ai moi aussi, hâte de plier bagages.

Le temps semble long, on s'occupe comme on peut avec le ménage qui n'est pas en reste. D'ailleurs, plus je range et plus il semble qu'il y ait du rangement devant être accompli. Incroyable. Si mon père avait été témoin de cette scène, il se serait probablement exclamé, comme à son habitude: "Ça ne peut être que de la sorcellerie!"

L'appartement est pratiquement vide et semble terriblement sombre, disgracieux. Comment ai-je pu tenir tout ce temps, trois ans tout de même, ici? Curieux. Mon impatience est sans doute en train de motiver ma vision déformée de ce logement au passé familial complexe.

Silence dans la maison. L'attente est interminable.

Les éboueurs qui viendront en soirée hallucineront à la vue de la montagne d'affaires que nous avons déposée et qui doit être évacuée. J'éprouve une pensée attendrie à leur égard, bien que je sache qu'ils ne fassent autre que leur travail. Mais après, il y a des personnes qui vous donnent plus de fil à retordre que d'autres. Le cas pour ce déménagement; l'équipe de la COMLURB (Société Municipale de Nettoyage Urbain de la ville de Rio de Janeiro) me maudira longtemps. J'en demeure foncièrement convaincue.

Les déménageurs sont de retour. Ah, quand même. "On peut y aller pour ce deuxième round, madame?" C'est quand vous voulez...

Il y a encore une grande séance de ménage devant être faite, et que l'on prendra le soin de laisser pour un jour prochain. Pour le moment, on dégage, c'est l'objectif de cette année 2011 qui s'achève.

Un dernier coup d'oeil à ce patrimoine grand-paternel. Bon, un petit pincement au coeur, malgré tout. De leur vivant, ils ne voulaient pas qu'on le vende. Ils voulaient que cela reste dans le patrimoine familial. Mais vu les circonstances, je pense qu'ils comprennent notre geste. Ils se doutent que l'on essaie de faire ce qu'il y a de mieux... pour le bien et la paix de tous. Dans le fond, ils savent que l'on s'emploie au jour le jour pour être à la hauteur de leurs efforts et de ce qu'ils auront investi à notre égard.

Tandis que la camionnette se trouve très certainement entre-temps coincée dans les bouchons, on prend le métro, les bras chargés. Je l'utilise si peu, ce métro. Maintenant, c'est désormais le moyen de transport qui entrera et règnera dans ma vie.

Une moue, les yeux au ciel. Je ne suis pas enchantée par le quartier vers lequel je me prépare à emménager. Mais là n'est plus la question. Cette page, il faut la tourner et il est grand temps.

Arrivée au Nouveau Logement.

Bon. Il faut dire qu'on n'y voit pas grand-chose. Il y a tant de cartons... Et puis les déménageurs ne pouvaient pas deviner où tout mettre, alors ils ont été pratiques et ont tout largué pêle-mêle, sans prise de tête. Soupir.

La journée a été longue. On fait une petite place pour le matelas, et le reste, on le verra demain. Chaque chose en son temps. N'ayant rien avalé de la journée, et encore moins ressenti la faim dû à cette journée plutôt bouleversante, on peut dire qu'il serait raisonnable de se mettre à présent quelque chose sous la dent. Et comme on ne déménage pas tous les jours, que l'on est soulagés que tout cela soit derrière nous, que personne n'a envie de se mettre à la cuisine (encore faudrait-il pour cela y mettre de l'ordre!), allez hop! Au restaurant.

De retour du dîner, je n'ai qu'une chose en tête. Rien qu'une seule. Dormir. Demain, c'est dimanche. Et je me réveillerai quand bon me semblera. Parce que dès maintenant, c'est un nouveau chapitre qui démarre et cette fois-ci, c'est moi qui l'écrirai... à ma guise.

Bonne Nuit