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L'Auteur Dans Tous Ses États: le Blog, ©2007-2014
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20 novembre 2012

Burn-Out Gribouillistique

 

Photo0268

Écrire une scène avant d'aller se coucher. La scène complète, de la façon la plus grandiose que je puisse espérer: cette idée qui vient, que je couche sur clavier, puis me laisser guider par les personnages qui dictent le rythme et la conduite. Observer la production, en être satisfaite, toute accomplie.

Aller me coucher.

Me réveiller le lendemain avec cette pointe d'excitaton, hâte de retrouver les mots et ladite scène, car une idée supplémentaire se sera furtivement glissée entre deux songes, la nuit précédente.

Relire le texte. Avoir la nette impression que le personnage me hantant n'aime pas ce qui est écrit. Quelque chose cloche. Mais bon sang, quoi donc? Impossible à définir.

Relire la scène une dixième fois. Ne toujours pas comprendre ce qui cloche. Ne pas vouloir relire le texte une fois de plus, par agacement certain. Me dire que, dans le fond, attendre un peu ne serait pas une mauvaise idée.

Dans l'attente, ne point trouver la paix d'esprit. Me torturer les méninges pour arriver à comprendre pourquoi la scène semblait si parfaite la veille et ne l'est plus aujourd'hui. Chercher à percer le personnage de la scène qui persécute mon esprit. Ne pas y parvenir.

Perdre patience. Penser que mes derniers fusibles ne tiendront pas et exploseront en cours de route.

Entendre un moceau de musique. Repenser au personnage. Reprendre la scène.

Donner librement la parole au personnage. Réécrire les répliques. Tout semble couler de source. Pas croyable.

Relire le texte. Tout s'emboîte. Extraordinaire.

Sourire béatement comme si le Messie nous était apparu.

Ouf. Chaque chose a un sens. Tout s'explique.

Se demander à qui l'on pourra bien raconter ce qui vient de se produire sans passer pour une perturbée.

Mais quoi qu'il en soit, comprendre définitivement que le Gribouillage est maître, qu'il triomphe toujours. Et maudire d'avance tous ceux qui prétendraient que gribouiller est une tâche aisée...

 

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Commentaires
L
Très juste, Charlotte! Après tout, entre "perturbés", on se comprend! ;)
C
"Se demander à qui l'on pourra bien raconter ce qui vient de se produire sans passer pour une perturbée." : à moi voyons ;-)
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