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10 avril 2010

Le Déluge (2ème partie)

Mardi matin, 6 avril, aux aurores. Enfin, cinq heures et demie du mat', réveil déchirant. Eh oui, personne n'a envie de se lever à pareille heure. J'ai cours à sept heures au quartier du Maracanã, j'ai intérêt à m'activer.

Je me prépare en deux temps trois mouvements, un regard par la fenêtre, il pleut. Bon, le parapluie sera de bonne compagnie.

Je sors. Oups. Dehors, il semblerait que j'aie sous-estimé la situation, car il pleut des cordes, toujours,  apparemment depuis la veille.

Pas de bus à l'arrêt terminus, devant mon immeuble. Je patiente. Mais je me rends vite compte que je suis en train de me tremper, et que je devrai conserver mes vêtements jusqu'à vingt-deux heures du soir, heure à laquelle je rentrerai de ma journée de travail... Allez, on serre les dents, un taxi me sauvera la vie!

Mais à la station de taxi, pas un chat, tout comme dans les alentours. Et j'ai eu le temps, en parcourant les quelques minutes qui séparent l'arrêt de bus de la station, d'être trempée. Même avec le parapluie. Juste une dame, qui bosse à la station qui me regarde d'un air désolé: "Ne restez pas là, Madame. Cela ne vaut pas la peine. Aucun taxi ne passe par Rua das Laranjeiras. Le Largo do Machado et le quartier de Catete sont hors-service, inondés par de flaques d'eau géantes, les rues sont impraticables. Rentrez chez vous, aucun taxi ne viendra par ici."

Hein? Heu, problème, dans ce cas. Comment vous expliquer? La rue General Glicério débouche sur la Rua das Laranjeiras, qui une trèeeeees longue rue, qui traverse tout le quartier (d'où le nom de quartier de Laranjeiras). Pour rejoindre le centre ville, on doit passer par le Largo do Machado, une très fameuse place, séparant Laranjeiras du quartier de Catete et de Flamengo (la plage pas bien loin!). Donc si le Largo do Machado est impraticable, je ne peux aller nulle part, ni au travail, ni où que ce soit. Et par ailleurs, je suis archi trempée, je ne peux pas donner cours dans ces conditions atmosphériques et physiques. À moins, bien sûr, que je ne tienne à affronter une pneumonie. Grrr. Rien à faire, retour au bercail, donc.

En rentrant, je m'empresse de mettre mes affaires à sécher. Mes affaires et mes livres sont trempés, il leur faudra sûrement une semaine pour sécher :S

J'allume la télé. Et là, surprise :O

La situation est critique, et honnêtement, le quartier de Laranjeiras est épargné à côté d'autres coins de Rio! Des quartiers tels que Tijuca, Maracanã (le fleuve du même nom a débordé), Grajaú, du côté de la Zone Nord, sans compter Jardim Botânico, Jardim de Alah, Lagoa, Catete, dans la Zone Sud sont sous les eaux. Des glissements de terrain et effondrements d'habitations dans des collines de la ville, également. Des blessés et des disparus.  La vache.

La fameuse et inévitable Avenida Presidente Vargas (porte d'entrée et de sortie du centre ville, reliant la Zone Nord, la Zone Sud et la Zone Ouest de Rio)  croule sous un embouteillage apocalyptique, des personnes y auraient passé la nuit dans leurs voitures.  Coupures de courant dans de nombreux quartiers de la ville, car plusieurs branches d'arbre se seraient abattues sur des câbles électriques. Le maire de la ville demande aux Cariocas de rester chez eux, afin d'éviter davantage de confusion.

Cauchemar en mode éveillé.

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Commentaires
L
Ben, tout est sec dans mon quartier, sauf du côté des collines tout autour de Rio, où on continue d'extraire les gravats, après les effondrements de maisons :(
C
Comment c'est maintenant ? <br /> <br /> Et tu t'es recouché ensuite ? Je pense que je me serais mise bien au chaud sous la couette ;)
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