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L'Auteur Dans Tous Ses États: le Blog, ©2007-2014
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16 juin 2011

Au Quotidien

Des anecdotes de ma vie de traductrice émergente. Croyez-moi, j'en vois de toutes les couleurs, et j'entends souvent de quoi ne pas vouloir en croire mes propres oreilles...

Allez, une des plus courantes, histoire de démentir des idées reçues et autres pseudo-vérités pré-établies:

 

Au Quotidien

"-Vous parlez quatre langues? Vraiment?

-Oui, vraiment. Quatre langues.

-Et quelle est votre profession?

-Traductrice.

-Ah ben oui, forcément. Si vous les parlez déjà, vos langues, c'est sûr que c'est un jeu d'enfant pour vous, non?

-C'est-à-dire?

-Ben, puisque vous les parlez déjà, vos quatre langues...

-Une personne qui maîtrise au minimum quatre langues est nommée polyglotte. Et un polyglotte n'est pas nécessairement un traducteur, voyez-vous. La traduction est un métier qu'on apprend, qu'on développe à travers la pratique et dont les ficelles doivent être entretenues au quotidien. L'acquis est la base du jour; l'esprit critique déterminera si l'on sait se servir du savoir et des acquis. Rien n'est totalement blanc ni noir, on apprend à relativiser, à se remettre en question, à se perfectionner chaque jour.

-Ah, d'accord... Vous avez toujours voulu faire ça?

-Oui, cela fait treize ans que j'aspire à ce métier. Mais c'est tous les jours que je m'engage à faire honneur à cette profession... en alliant maîtrise de la langue, techniques de la traduction, engagement, délais, transition entre cultures, recherche, curiosité, éthique professionnelle. Ce n'est pas la maîtrise de quatre, cinq ou six langues qui fait de moi une traductrice. C'est plutôt, au-delà du travail à accomplir, cet engagement que je prends chaque fois que l'on me confie une tâche."

 

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Commentaires
L
@ Jo Ann: Les personnes n'en reviennent pas lorsque je leur soumets ce type de raisonnement. Éberlués à chaque fois!<br /> @Astrid: Oui, je me souviens moi aussi avoir lu un roman traduit de l'anglais américain, il y a trois ans, qui m'avait choquée, d'un auteur bien connu. Il n'y avait pas de fautes en tant que tel, mais pas mal de contresens idiomatiques. Je ne jette pas la pierre, car j'ai déjà fait ce genre d'exercice, on n'est pas à la hauteur du jour au lendemain, d'où toute la difficulté de la traduction, passer d'un univers linguistique et culturel à l'autre... Et après on doit entendre des remarques du style: "Ah, mais c'est facile, puisque vous les parlez déjà, vos langues..."<br /> Et surtout, maintenant que je travaille comme traductrice indépendante, je me rends mieux compte pourquoi les devis des traducteurs sont si salés. C'est loin d'être du vol, car ce n'est pas une simple tâche.
A
Ça me rappelle quand j'ai lu le dernier tome de Twilight en espagnol. Plusieurs fois, j'ai lu "Bella tenía los pies fríos" et comme je ne connaissais pas l'expression en anglais je ne comprenais pas pourquoi un "Bella avait les pieds froids" revenait sans arrêt dans l'histoire. J'ai demandé à Gil si ça voulait dire quelque chose en espagnol, il m'a répondu que non mais qu'en anglais si. Bref, il était horrifié de voir que le traducteur/la traductrice ne connaissait pas l'expression, n'avait pas chercher plus loin que le bout de son nez et avait traduit mot à mot. Ce problème arrive souvent dans les films doublés en espagnol (ici).<br /> <br /> Même chose avec mes paresseux d'élèves et leur "traducteur" sur internet: j'ai été charmée d'apprendre que dans leurs familles les pommes de terre s'appelaient Juan, Beto ou encore Eduardo et que les poitrines s'appelaient Ana ou María ... .
J
A pessoa ficou fraca com o discurso com certeza. ;-)
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